Le dioxyde de titane (E171) et le dioxyde de silicium (E551) sont tous deux des additifs alimentaires. Ils font partie de la composition de nombreux produits pour leurs propriétés particulières : le dioxyde de titane rend par exemple les bonbons plus brillants et plus colorés. Le dioxyde de silicium, quant à lui, permet, entre autres, aux poudres de rester légères sans se compacter. Toutefois les propriétés de ces additifs ne sont effectives sous forme de nanoparticules, mesurables en milliardième de mètre.
Des recherches effectuées en laboratoire sur des rats ont mis en évidence certains effets nocifs du dioxyde de titane et du dioxyde de silicium, au niveau des cellules intestinales notamment. Est-ce que ces risques sont transposables aux humains ? Pour l’instant, les chercheurs sont prudents, aucune étude n’affirme qu’il y a un danger avéré pour l’homme.
Face à cette inconnue, des associations citoyennes s’inquiètent. En France, « Agir pour l’environnement » milite pour l’interdiction des nanoparticules. Un combat qui a porté ses fruits : le dioxyde de titane y sera interdit dans l’alimentation pour une durée d’une année dès le 1er janvier 2020. En Suisse, vu les données actuellement disponibles, le Conseil fédéral n’estime pas justifié d’interdire ou de suspendre la mise sur le marché de denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane pour le moment.
Plusieurs associations font pression sur la Commission européenne pour que cette interdiction ne soit pas annulée au niveau européen sous la pression des lobbys. Elles demandent que cette interdiction soit étendue à l’ensemble de l’Europe. Interview de Mathilde Detcheverry, permanente de l’Association (française) de Veille et d’Information Civique sur les Enjeux des Nanosciences et des Nanotechnologies (AVICENN).
En Europe, la mention « nano » est obligatoire sur les emballages. Une contrainte qui n’est pas respectée dans bien des cas.
Mais trouve-t-on ces nanoparticules dans les produits suisses ? ABE a fait tester 15 produits alimentaires qui contiennent selon leurs étiquettes les additifs E171 et E551. Le but étant de détecter la proportion de nanoparticules non mentionnée sur les emballages.