Pasteur ou l’usurpa(s)teur ?
par le Docteur André BORGOMANO
Pasteur (Louis), 1822-1895 – Béchamp (Antoine), 1816-1908 : fermentation – Toussaint (Henry), 1847-1890 : charbon (vaccin) – Galtier (Pierre-Victor), 1846- 1908 : rage (vaccin).
RÉSUMÉ
Les dictionnaires français attribuent à Pasteur cinq découvertes qui, si l’on veut bien se donner la peine de consulter les Archives, ne sont pas de lui. D’ailleurs il a lui-même donné par avance les réponses : “de la maladie des vers à soie, je ne sais rien” écrivait-il à J.B. Dumas ; à l’Académie des Sciences il dit à propos de Toussaint : “Je suis dans l’admiration et l’étonnement de la découverte de M. Toussaint… Cela renverse toutes les idées que je me fais sur les virus, les vaccins” ; sur la fermentation il est très ferme : “Le ferment lactique prend naissance spontanément” ou de la définition exacte de la Génération Spontanée. Difficile d’être plus explicite.
Au lieu de trois grands savants : Béchamp, Toussaint et Galtier nous avons un usurPa(s)teur et les étrangers ne s’y sont pas trompés qui dénoncent ses “emprunts” depuis très longtemps et les Français depuis plus d’un siècle, sans succès.
Le titre a dû vous paraître incongru et vous a peut-être même indignés tellement depuis votre plus jeune âge vous avez lu et entendu dire le plus grand bien de Louis Pasteur “Bienfaiteur de l’Humanité” ; indignés, vous le serez plus encore à la fin mais dans l’autre sens.
C’est ce que nous allons voir avec des textes officiels, références chronologiques à l’appui, références incontournables, irréfutables, infalsifiables puisées dans les Archives des Académies de Médecine, des Sciences, de la Bibliothèque Nationale, du livre de son neveu le docteur Adrien LOIR, sa correspondance et les thèses soutenues en Médecine, Pharmacie et Vétérinaire depuis 1905 qui vont nous permettre d’aller à la recherche de la Vérité.
En effet les vieilles archives sont les plus impartiaux des juges.
Pour les incrédules il leur suffira d’aller au 2 rue École de Médecine, de ne pas être allergiques à la poussière, de ne pas avoir peur d’attraper de vieux virus ou microbes plus que centenaires et de repérer à l’avance le lavabo pour se laver les mains à plusieurs reprises.
Antoine BÉCHAMP, savant méconnu
Si je commence par évoquer Antoine Béchamp, nom qui ne vous dit sûrement rien, c’est pour 3 raisons : 1°) il a connu Pasteur très tôt à Strasbourg ; 2°) il a été le premier à qui Pasteur a “emprunté” ses découvertes et 3°) parce que Béchamp est certainement le plus grand savant du XIXe siècle dans sa partie.
S’il avait été reconnu, la Biologie et les Sciences Médicales auraient réalisées une avancée considérable et la France aurait eu un authentique Savant auquel il faut ajouter Toussaint et Galtier.
Sa vie (1816-1908)
Né en 1816, en Lorraine, il était fils de meunier. À 7 ans, un oncle l’emmène en Valachie. À Bucarest il travaille chez un apothicaire qui note : sujet exceptionnel. À la mort de son oncle, en 1834, il rentre en France et doit réapprendre le français. En 1843 il est diplômé Pharmacien à Strasbourg. En 1850 il présente l’Agrégation et dans son jury se trouve Louis Pasteur qui était professeur suppléant de Chimie.
Il est reçu Docteur es Sciences en 1853 et Docteur en Médecine en 1856.
Sa thèse sur “Les substances albuminoïdes et leur transformation en Urée” résolvait un des problèmes les plus difficiles de la chimie physiologique et constituait une découverte capitale reconnue par le jury de thèse dont Pasteur, qui n’était pas Médecin, faisait partie.
Pendant ses recherches, Pasteur lui demanda ce qu’il faisait : “J’étudie la question des albumines”. Et Pasteur de s’exclamer : “Vous travaillez des corps incristallisables, vous n’arriverez à rien”. Mais en 1876, dans son livre sur la bière, Pasteur osera écrire : “Dans mon mémoire de 1860, j’avais déduit l’existence de plusieurs albumines, conclusion qui a été confirmée ultérieurement par M. Béchamp”.
En 1856 il est nommé Professeur de Chimie et de Pharmacie à la Faculté de Médecine de Montpellier où il professera pendant 20 ans un enseignement solide et clair, menant de front de multiples travaux qui retiennent l’attention du monde savant français et étranger.
En 1876, sollicité par le Doyen de la Faculté Catholique de Médecine de Lille, il quitte à regret Montpellier. À cause de ses travaux qui semblent déranger, il sera en butte aux théologiens lillois qui le démissionneront en 1888 avec l’aide de Pasteur.
Le journal “Le Figaro” n’annoncera sa mort qu’après les journaux étrangers et il faudra de nombreuses pages au “Moniteur” pour citer ses travaux.
Ses travaux
Il a exploré de très nombreuses sciences : chimie, biologie, physiologie, agronomie, eaux minérales, lait maternel, vinification, etc.
Il ouvre la voie à de nombreux médicaments à base d’arsenic, en particulier l’Atoxyl, premier médicament contre la terrible maladie du sommeil et les arséno-benzènes contre la syphilis.
Il met au point, sans déposer de brevet, des procédés simplifiés de fabrication de corps chimiques importants.
Le “sauveur de la sériciculture” ! :
Un de ses plus grands succès, que Pasteur s’attribuera plus tard, sera la découverte en 1865, de l’origine de la pébrine et de la flacherie, qui font des ravages dans les magnaneries du sud de la France.
En 1864, Béchamp, de sa propre initiative, étudie gratuitement ces maladies. Il identifie parfaitement la Flacherie ou maladie des mort-flats, maladie interne due à une bactérie et la Pébrine ainsi appelée parce que le ver malade porte des taches ressemblant à des grains de poivre, affection externe due à une cnidosporidie, donc deux affections bien différentes, et donne au début de l’année 1865 les mesures à appliquer pour chacune d’elles.
Le 17 juin 1866 il confirme ses travaux à l’Académie des Sciences en terminant par une phrase prémonitoire : “J’ose espérer que la priorité de l’idée et des expériences qui la démontre ne sera pas contestée”.
Il est intéressant de signaler que c’est la première fois que des affections “bactériennes” et “microbiennes” étaient décrites chez les invertébrés.
À l’été 1865, Pasteur est envoyé en mission à Alès, payé par le Gouvernement, sans rien connaître des vers à soie. À l’occasion d’un autre voyage il sera reçu par des jets de pierres par les habitants mécontents (relaté par le Journal local).
Dans son compte-rendu du 25 septembre 1865 il écrira : “Les corpuscules ne sont ni des animaux ni des végétaux. Ils devraient être rangés plutôt à côté des globules de pus ou des globules de sang qu’auprès des infusoires ou des moisissures” niant ainsi les origines reconnues par Béchamp et Estor.
Le 29 mai 1867, Pasteur refusant encore la possibilité de parasites pénétrant les organismes en général fait cette lettre inouïe au savant et sénateur Jean-Baptiste Dumas: “Si vous saviez combien il est erroné de dire que cette maladie n’est pas constitutionnelle mais seulement parasitaire. Quel audacieux mensonge que les corpuscules sont à l’extérieur des œufs. Enfin je crois que ces gens-là sont fous. Mais quelle folie malheureuse que celle qui compromet ainsi la Science et l’Université par des légèretés aussi coupables”.
Et le 15 juin 1867, soit 17 jours après cette lettre, il confiera au Ministre de l’Instruction Publique Victor Duruy : “De cette maladie (pébrine) des vers à soie je ne sais presque rien sinon qu’elle existe”. Ses nombreuses communications à l’Académie des Sciences refusent obstinément les origines des maladies des vers à soie proposées par Béchamp et relèvent de la Génération Spontanée.
Comprenant enfin que Béchamp a raison, il reprend à son compte les travaux du professeur montpelliérain, écrit de tous côtés qu’il a été le premier à démontrer l’origine parasitaire de la pébrine et à déterminer que la flacherie était une autre maladie, indépendante, “fait entièrement ignoré avant mes recherches”.
Incroyable !! Il avait toujours été le seul à croire que les maladies n’étaient pas indépendantes.
En 1870 il publie un livre sur “Les Maladies des vers à soie” et le dédie avec forces louanges à l’Impératrice Eugénie. La République lui octroie une rente annuelle de 25 000 francs-or, perpétuelle et réversible sur ses enfants.
L’Inspecteur Général de l’Agriculture Guérin-Méneville, trente ans de services, déclarera en 1886 : “L’intervention de Pasteur dans cette partie qui lui était étrangère a été plus nuisible qu’utile”. Cela lui vaudra d’être chassé de son poste. Et avec ça, puissant, le bougre !
La fermentation
Le Professeur Antoine Béchamp adresse le 19 février 1855 un mémoire à l’Académie des Sciences où il décrit tout le phénomène de la fermentation.
Et d’une pierre il fait trois coups :
- il invente l’antisepsie par des substances inhibitrices ;
- il démontre la cause de la fermentation due à des organismes vivants transportés par l’air et prouve qu’en ajoutant des substances inhibitrices, il n’y a pas d’action de ces moisissures, Brow-Séquard en tirera l’antisepsie;
- il découvre les microorganismes ferments qu’il appelle
En 1857, Pasteur travaillant sur la fermentation lactique écrira : “Le ferment lactique prend naissance spontanément” (ou de la définition exacte de la Génération Spontanée !).
Il écrit aussi : “La question du ferment soluble est tranchée. Il n’existe pas”.
Ce n’est qu’en 1865, soit dix ans après Béchamp qu’il réalise ses fameuses expériences reprises de celles de Béchamp. En 1864 il écrivait encore : “Le ferment s’accomplit sous l’influence d’un être agissant à la manière du mortier de plâtrier”! Pourtant c’est bien à lui, Pasteur, que l’on attribue, indûment, la découverte de la fermentation !
En 1858 Béchamp identifie de “petits corps” qu’il appellera “microzyma” (petits ferments) et en 1864 il envoie à l’Académie des Sciences une note dans laquelle il définit clairement le mécanisme de la fermentation. De ses travaux il élaborera une théorie physiologique nouvelle, c’est la “Théorie du Microzyma” base fondamentale de la biologie et de la médecine du XXIe siècle.
Influence des conceptions de Béchamp sur l’évolution de la biologie
Le développement de la théorie microzymienne, notion toute nouvelle, sont tellement surprenants pour l’époque, que celle-ci est fortement contestée, les travaux dénigrés et falsifiés.
Le rédacteur d’un journal médical n’hésitait pas à écrire : “Si cette découverte était celle d’un Allemand, il y a longtemps qu’elle aurait été adoptée en France”. Le Professeur Grasset concluait : “Cette théorie soutenait très bien tous les faits d’expérience et de clinique avec une ampleur d’aperçu dont aucune théorie du temps ne pouvait s’approcher”.
Le mot microzyma disparaîtra des textes scientifiques pour être remplacé par “microbe pathogène”, “microbe saprophyte” ou “porteurs sains de germes”. Et le tour était joué !
Ne sont-ils pas les multiples aspects du “microzyma” de Béchamp ? Ses travaux sur le polymorphisme des microzymas ainsi que sa notion de terrain, d’individualité, seront progressivement démontrés par les avancées de la Science.
En août 1881, au Congrès Médical de Londres, Pasteur s’approprie les travaux de Béchamp qui lui demande de prouver son assertion. Pasteur refuse la discussion et quitte la séance (Times du 8 août 1881 qui relate la dérobade).
Le Président de l’Académie dira en 1908 en guise d’oraison funèbre de Béchamp : “Si Pasteur est aujourd’hui le maître incontesté des sciences biologiques, Béchamp en fut certainement un des précurseurs”. Mais Béchamp, ironiquement, avait par avance répondu à ces propos : “Je suis le précurseur de Pasteur exactement comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur enrichi, heureux et insolent qui le nargue et le calomnie”.
Pourquoi cette théorie microzymienne a-t-elle été si mal reçue ? Un journaliste de l’époque en indique la cause principale : “Elle ne bat pas seulement en brèche tel ou tel système, elle les renverse tous… C’est un monceau de ruines dans lequel s’effondre le système de Pasteur…”.
En 1951 le Docteur J.J. Laubry écrira : “Il est indéniable que sans Béchamp, Pasteur n’existerait pas, mais il est également indéniable qu’avec Béchamp, Pasteur et toute son école s’écroulent”.
N’est-ce pas le Prix Nobel français de Médecine, le Professeur Lwoff qui, en 1965, exprimera sa perplexité sur l’origine des virus et de même le Professeur Jean Dausset qui découvrira le système HLA spécifique à chaque individu, dans le droit fil de la pensée de Béchamp et qui obtiendra le Prix Nobel de Médecine en 1980 pour cette découverte ?
Lors de la leçon inaugurale de la Faculté de Médecine de Montpellier en 1938, le Professeur Paul Pagès s’exclamait : “L’ère pasteurienne est franchie, nous entrons dans l’ère de Béchamp. La fécondité de ses travaux est loin d’être épuisée”.
Lavoisier, ce génie guillotiné par la Révolution qui “n’avait pas besoin de savants”, avait donné la définition du règne minéral : “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”. Béchamp donnera la définition des êtres organisés :”Rien n’est la proie de la mort, tout est la proie de la vie”.
En 1872 Pasteur fait une communication à l’Académie des Sciences à propos de la fermentation spontanée des fruits où il traite, sans le citer, du microzyma. Béchamp et Estor se voient obligés, en décembre 1872 de faire une mise au point à l’Académie en rappelant leurs travaux depuis 1854.
Mais les travaux de Béchamp ne se cantonnent pas à la Biologie. En 1875 il publie sur le rôle des micro-organismes dans la terre qui permettent à la plante de faire son travail de synthèse et il montre la valeur des engrais verts constitués par les légumineuses. Encore une fois la découverte de Béchamp lui échappe puisqu’elle est attribuée à un Autrichien Rudolf Steiner.
Il démontre que l’alimentation artificielle des plantes par les engrais chimiques détruit la vie microbienne, indispensable, du sol. Nous connaissons bien maintenant les liens étroits entre le sol et la santé des hommes et des animaux.
C’est donc Béchamp qui donne naissance à la science des sols.
S’il a exploré, et avec quelle maîtrise, de nombreux domaines, il a dit qu’il “aurait souhaité avoir plusieurs vies pour étudier tout ce qu’il avait dans la tête”.
Pour conclure cette vie bien remplie, c’est au Professeur P. Pagès qu’il sera encore fait appel : “Nombre de découvertes d’un grand prix, entérinées par la science contemporaine et dont il est fait hommage à autrui, avaient été déduites par Béchamp de sa conception centrale et vérifiées expérimentalement”.
Pasteur (1822-1895) et la vérité historique
“Se taire, c’est mentir” Zoroastre
Nous avons vu que Pasteur s’était “arrangé” pour devenir le
“sauveur de la sériciculture” et le “découvreur des micro- organismes”, après les avoir combattus.
Les bactéries
Jean Rostand, savant célèbre, fils d’Edmond, écrivait : “On croit dans le public que c’est Pasteur qui a découvert le rôle des microbes dans la production des maladies infectieuses. Cette découverte ne lui appartient pas. C’est à Davaine qu’on la doit”.
En 1853 le Docteur Casimir Davaine fait une communication à l ‘Académie des Sciences sur le choléra et observe que : “Ces vibrionniens perdaient le mouvement et dépérissaient s’ils étaient refroidis. Cependant deux ou trois jours après, de nouveaux apparaissaient dans ces mêmes matières et on pouvait les distinguer des premiers”.
Le vaccin contre le charbon
Contrairement à la légende admise comme “vérité”, c’est Henry Toussaint, Professeur à l’École Vétérinaire de Toulouse, qui est le créateur des vaccins.
Voici les faits chronologiques : au début du mois d’août 1880, le contenu d’un “pli cacheté” déposé quelques temps auparavant par Toussaint à l’Académie des Sciences est ouvert. Il avait vacciné des moutons contre la terrible maladie du charbon avec du sang chauffé et obtenu une immunité après un temps de latence de 12 jours, chiffre important à retenir pour ce qui va suivre.
Après la lecture du mémoire de Toussaint, Pasteur écrit au Professeur Boulay, Vétérinaire : “Je suis dans l’étonnement et l’admiration de la découverte de M. Toussaint, dans l’admiration qu’elle soit, dans l’étonnement qu’elle puisse être. Cela renverse toutes les idées que je me faisais sur les virus, les vaccins. Je n’y comprends plus rien”. Très beau texte, admirable de sincérité.
Pasteur avait érigé en dogme l’atténuation de la virulence des bactéries parle seul oxygène de l’air ! Mais le 17 août 1880, il écrit à Émile Roux, son collaborateur, de reporter ses vacances pour vérifier les expériences de Toussaint. Le 27 août il écrit à l’Académie des Sciences : “Je me suis empressé (pas lui, Roux !) de vérifier les faits si extraordinaires que
- Toussaint a annoncés”.
C’est-à-dire qu’en 8 jours, du 18 au 26, il a : a) préparé le vaccin ; b) vacciné les moutons ; c) attendu 12 jours que l’immunité s’installe ; d) inoculé la maladie et e) vérifié que ceux-ci ne développaient pas le charbon !
Même à notre époque de T.G.V., supersoniques, fusées sur Mars et autres microprocesseurs on n’a pas trouvé le moyen de comprimer au moins 30 jours en 8 jours ! Lui, si !
C’est pourquoi il conclut sa note par cette affirmation stupéfiante : “Sur la foi d’expérimentations nombreuses (sic !) Toussaint s’est trompé” !.
Et le 21 mars 1881 Pasteur annonça à l’Académie des Sciences qu’il venait de faire “une découverte d’une importance exceptionnelle : par un moyen d’une merveilleuse simplicité je peux protéger les troupeaux de moutons et de bovins contre une très grave maladie qui les décime, le charbon”. Il opposait “l’incertitude” du vaccin de Toussaint à la “sûreté” du sien.
Une centaine de vétérinaires et d’agriculteurs prennent Pasteur au mot et lui demandent de faire une démonstration publique. Ils mettent 50 moutons à sa disposition dans une ferme, à Pouilly-le-Fort, près de Melun (Seine et Marne).
Le vaccin proposé par Pasteur n’étant pas fabriqué par les mêmes procédés que celui de Toussaint, Chamberland et Roux furent effrayés quand ils apprirent cela car ils avaient déjà vérifié la méthode de Toussaint et constaté son efficacité.
Pasteur les rassura en leur disant qu’il n’utiliserait pas son propre vaccin mais celui préparé par la méthode de Toussaint. De grandes foules se déplacèrent, le succès fut au rendez-vous, la gloire de Pasteur fut immense.
Seules trois personnes en dehors de lui étaient au courant de la supercherie : Chamberland et Roux qui avaient préparé le vaccin et le neveu de Pasteur, le Docteur Adrien Loir qui travaillait avec lui. C’est lui qui, 57 ans plus tard dans son livre publié en 1938 et édité à seulement 150 exemplaires, révélera la substitution ne voulant pas mourir avec ces lourds secrets sur la conscience.
Pasteur leur avait dit : “Moi vivant, vous ne publierez pas cela avant d’avoir trouvé l’atténuation de la bactéridie par l’oxygène. Cherchez-la.” Qui l’a trouvée ?
Malheureusement les vétérinaires russes et italiens qui utilisèrent le “procédé Pasteur”, le vrai, n’avaient, et pour cause, que des échecs et une mortalité considérable dans les troupeaux.
Toussaint lui, mourut jeune, d’une maladie d’Alzheimer, totalement ignoré et dépossédé de son vaccin.
Une thèse de doctorat est soutenue à Lyon en 1998 sur ce sujet. Voici les conclusions du Jury : “… Après avoir isolé l’agent du choléra des poules il fut le premier à proposer un procédé de vaccination contre le charbon avec un vaccin atténué par l’action de la chaleur et/ou l’acide phénique. Son idée initiatrice fut à l’origine de tous les vaccins tués. Toussaint est bien le véritable pionnier de la vaccination anti charbonneuse. Il reste aujourd’hui spolié de la juste reconnaissance de son œuvre et de sa renommée méritée…”.
Le vaccin contre la rage
Les premiers travaux et le vaccin contre la rage ne sont pas dus à Pasteur mais à Pierre-Victor Galtier, professeur à l’École Vétérinaire de Lyon (décidément les vétérinaires sont pleins de ressources puisque c’est aussi un vétérinaire lyonnais, militaire, qui découvrit le premier la pénicilline). Il fait une communication à l’Académie des Sciences le 25 août 1879. Il utilise un vaccin atténué selon les méthodes de Toussaint. Il faut aussi savoir que :
- La rage n’est dangereuse que si le virus pénètre dans les centres nerveux ;
- L’incubation est longue, donc une vaccination rapide peut protéger ;
- D’après les statistiques de l’Institut Pasteur, la mortalité des personnes mordues à travers un vêtement, cas le plus fréquent, par un chien sûrement enragé est de 3 à 5 %, ce qui laisse finalement peu de risques de contracter
Le 26 octobre 1885 à l’Académie des Sciences et le 27 octobre à l’Académie de Médecine, soit plus de 6 ans après Galtier, Pasteur présente son premier et unique essai de vaccination contre la rage. Testu Unus, Testus Nullus ! De Galtier, nulle trace. Un seul cas, surtout sur des problèmes aussi délicats, est-il une preuve scientifique ? À ce jour, non.
À l’Académie des voix se sont élevées pour dire des choses étonnantes : “… empêche à coup sûr … Pasteur n’a eu dans cette voie d’autre précurseur que lui-même, etc.”. Quelle outrecuidance quand on sait que dans la majorité des cas la maladie ne se déclare pas, qu’il n’y a qu’un seul cas à présenter et qu’avant il y a eu Galtier.
À cette séance, seul Michel Peter, Professeur de Clinique Médicale à la Faculté de Paris, membre de l’Académie, excellent clinicien, va prononcer des paroles de bon sens : “Comment n’avez-vous pas vu que le cas du petit Meister ne prouve rien ? Et d’ailleurs il pouvait bénéficier des 9 chances sur 10 de ne pas devenir enragé”. De plus, rien n’assure que le chien mordeur fut enragé. L’autre cas de rage est confondant. Il s’agit de Jupille, “sauvé de la rage” qui finira ses jours gardien à l’Institut Pasteur. Or le chien qui l’avait mordu n’était pas enragé (Archives Internationales Claude Bernard).
Une affaire dramatique et stupéfiante par ses suites va se produire. Édouard Rouyer porte plainte suite à la mort de son fils après une vaccination antirabique. La morsure était au bras, à travers un pardessus, le chien bien connu. L’enfant est vacciné et il meurt. À la demande du Procureur de la République de Lyon une autopsie est pratiquée, le bulbe prélevé est inoculé par Roux à des lapins. Tous moururent de la rage. Tous ceux qui avaient vu les lapins paralysés étaient atterrés. En effet l’enfant n’était pas mort, de même que d’autres vaccinés (il y eut officiellement 87 décès en 1886 parmi les vaccinés avec le vaccin Pasteur, c’est-à-dire beaucoup plus en réalité !), de la rage furieuse du chien, classique, bien connue de tous, médecins ou non médecins, mais de la rage paralytique du lapin dont la moelle infectée avait servi à la préparation du vaccin. Roux et Brouardel, ami de Pasteur, qui avaient pratiqué l’autopsie de l’enfant, décident de dire à la Justice que les inoculations avaient été négatives et Pasteur confirmera que l’enfant était mort d’une crise d’urémie.
Pasteur fabriquait un vaccin avec un germe vivant, seulement atténué par l’oxygène de l’air. Le Professeur Peter fut très vite formel : “Monsieur Pasteur ne guérit pas la rage, il la donne”. Effectivement le nombre de décès par rage augmenta avec l’emploi du vaccin de Pasteur.
Devant l’ampleur du désastre, Roux reprit l’étude du vaccin et mis au point un vaccin dit “de Pasteur”.
En 1908, en Italie, Fermi prépare un vaccin selon un procédé de Toussaint (par l’acide phénique), vaccin appelé bien sûr : “vaccin de Fermi”. Ce vaccin fut très rapidement le plus employé et connu sous l’appellation de “vaccin phéniqué”.
En 1996, une habitante de Lyon écrivait : “J’ai passé mon enfance à La Mulatière et une de nos voisines était la fille du Professeur Galtier. J’ai encore présents dans ma mémoire ses récits concernant les travaux de son père et le grand chagrin, supporté avec dignité, lorsqu’il s’aperçut qu’une grande part de ses recherches étaient imputées à Monsieur Pasteur”. (Mme J.G.)
L’hématozoaire du paludisme
Un épisode peu connu. En novembre 1880, Alphonse Laveran, Médecin militaire, Professeur au Val de Grâce, est affecté à l’hôpital de Constantine (Algérie) où il découvre l’hématozoaire responsable du paludisme, redoutable maladie qui décimait les troupes en campagne et les populations civiles. Lors de l’expédition de Madagascar en 1894, sur un effectif de 15 000 hommes, il y eut moins de 20 morts au combat et près de 6 000 morts de paludisme.
Il en informe en 1881 les Académies de Médecine et des Sciences. Il observe : “L’hématozoaire que je donnais comme l’agent du paludisme ne ressemblait pas aux bactéries ; il sortait du cadre des microbes connus et beaucoup d’observateurs trouvèrent plus simple de mettre en doute son existence”.
Il recevra le Prix Nobel de Médecine et de Physiologie pour cela en 1907.
Les détracteurs furent nombreux dans les deux Académies et surtout Pasteur et son École : il n’était pas normal qu’un protozoaire puisse donner des maladies ! Et de quoi se mêlait un petit médecin inconnu, militaire de surcroît ?
Si Béchamp, Toussaint et Galtier étaient des “provinciaux”, Laveran, parisien de naissance et longtemps Professeur à l’Hôpital du Val de Grâce, ne s’en laissa pas compter. Il lui fallut tout de même dix ans pour faire taire ses détracteurs et Pasteur n’a pu s’approprier sa découverte après l’avoir combattue.
Le secret de ces appropriations résidait dans la répétition incessante d’affirmations fausses que ses collègues des trois Académies et le public finissaient par croire. Il avait aussi le “génie de la publicité” et une conspiration du silence s’était créée.
Quelques à-côtés : “la pasteurisation” est en réalité “l’appertisation”.
En effet, c’est en 1809 – Pasteur est né en 1822 – que cette technique de conservation des aliments inventée par Appert et qui fut utilisée par la Grande Armée de Napoléon, a vu le jour.
Dans les jeux radiophoniques la réponse “Pasteur” vaut élimination.
Hémiédrie (John Herschel), déviation de la lumière polarisée (Mitscherlich), dissymétrie moléculaires (Abbé Just Haüy et Gabriel Delafosse) pourraient bien être des “emprunts” dans sa spécialité, la cristallographie.
Quelques appréciations
Le Professeur Grasset : “Par ignorance absolue ou mauvaise foi évidente, les scientifiques se refusent à remonter aux comptes-rendus des Sociétés savantes et installent leurs théories personnelles sous d’autres vocables en méprisant complètement celui qui, il y a un siècle, exposait des idées philosophiques et scientifiques révolutionnaires”.
Du Professeur Jean Bernard en octobre 1975 lors d’une conférence sur la leucémie à la Salle Gaveau : “Si dans la lutte contre le cancer on n’a pas avancé aussi vite que dans d’autres domaines, c’est probablement parce qu’on s’est trop attardé aux théories de Pasteur”.
Un autre professeur écrivait en 1981 : “À cause de Pasteur la microbiologie a pris un siècle de retard”.
Les réflexions des Professeurs Lwoff et Dausset (tous deux Prix Nobel) ainsi que celles plus récentes du Professeur Montagnier et d’autres virologues sont dans le droit fil de la pensée de Béchamp.
C’est ce que démontrent depuis plusieurs années les avancées de la Science qui, sans le dire (il ne faut pas faire de peine à Pasteur), font du Béchampisme, ayant définitivement enterré les théories pasteuriennes.
Que retenir en synthèse de ce triste bilan ?
Le “mythe intouchable” s’appuie sur des expériences maquillées, de faux témoignages tombant sous le coup de la loi.
Pasteur reconnaissait les bonnes idées, les critiquait largement, se les appropriait sans vergogne en prétendant les avoir découvertes et attribuait ses erreurs passées à ses adversaires !
Les fermentations : il était contre pendant un quart de siècle et c’est lui l’inventeur !
Le “sauveur de la sériciculture” n’est qu’une illusion, nous l’avons vu, il falsifiera l’histoire médicale et s’attribuera la découverte des causes et sera grassement récompensé pour un échec patent.
Les vaccins : la présentation de Pouilly-le-Fort est une authentique imposture, une expérience maquillée (les vétérinaires l’apprendront à leurs dépens), une immense duperie qui relève du tribunal. Il déclarera sans sourciller que son vaccin est le meilleur alors qu’il sait parfaitement que c’est faux.
Le vaccin contre la rage est un parfait exemple (peut-être le premier) d’une manipulation à grande échelle basée sur la peur, comme on a pu le voir il y a peu avec la grippe. La rage existait certes mais c’était une maladie très rare et sa place dans la pathologie était infime, sans commune mesure avec celle du choléra ou de la variole.
Monter en épingle la seule guérison du petit Meister était une opération médiatique.
Dans l’affaire de l’enfant Rouyer, lui et ses assistants ont commis le délit de faux témoignage, extrêmement grave, dans le seul but de se protéger.
Au fond il n’était qu’un intrigant, un opportuniste : il avait commencé à Strasbourg en 1853. Il sera un fervent “napoléonien “ sous Napoléon III, allant jusqu’à montrer au microscope, à l’impératrice, des globules rouges d’une goutte de sang qu’il venait de lui prélever ! Ardent républicain dès l’avènement de la République, il eût encore changé d’opinion si nécessaire.
Il était d’un tempérament difficile et autoritaire ; il disait en mars 1886 au Docteur Navarre : “Je n’admets pas qu’on discute mes théories et ma méthode” !
Dans une thèse de 1905, en page 72, on peut lite ces lignes surprenantes : “Comme on voulait faire de Pasteur une gloire nationale, un symbole de la science française, il fallait à tout prix, abaisser, obscurcir, éliminer même tous ceux qui de près ou de loin avaient touché aux questions qu’il lui plut d’aborder. Cette admiration exclusive tourna même au délire ; et Pasteur fut désormais considéré comme un Christ de la Science nouvelle.”
Les étrangers n’ont pas été dupes qui, depuis plus d’un siècle, dénoncent l’imposture pasteurienne. Vous vous demandez sûrement pourquoi ses descendants n’ont jamais porté plainte pour “calomnies” ou tout autre dénomination contre les auteurs de ces nombreux écrits, français et étrangers : la raison en est extrêmement simple : qui dit plainte dit tribunal, enquête et jugement. La décision des juges, au vu des documents produits, serait rapide et sans appel : condamnation.
Il vaut donc mieux laisser ces écrits dans l’ombre, quoi qu’ils disent, car ils sont occultés par la conspiration du silence, ce qui n’est pas à l’honneur de la France.
Quand verra-t-on un journaliste courageux et un grand journal se décider à remettre l’Histoire à l’endroit, rétablir la vérité ?